PROLONGATION
Imaginez qu'un bonhomme ordinaire se recouvre ses
parties intimes avec le drapeau national. Quel tollé cela aurait déclenché ? A raison,
l’on aura tôt fait de crier à l'incivisme pour cette atteinte au symbole de la
nation. Pourtant le Magazine féminin Vanity Fair vient de réussir à faire poser en petite culotte,
aux couleurs de leurs pays, quelques stars du ballon rond. Nos stars africaines
s' y sont données à coeur joie. C'est un Didier Drogba souriant, un Sameul
Eto'o au regard perdu et un Muntari
hilare qui ont accepté de se torcher le c... avec les couleurs nationales. Et
dire qu'il y a de cela deux semaines, la
publication d'une photo montrant le drapeau français utilisé comme un papier
toilette avait suscité l'émoi dans l'hexagone. Cet acte devient néanmoins une
peccadille en comparaison de l'attitude de nos stars africaines.
Si c'est ça le prix à payer pour que la gent
féminine se passionne plus pour le foot, le tribut, sur les attributs, est bien
chèrement payé. Ces publicitaires ont
réussi la prouesse de se cacher derrière la notoriété des stars du ballon rond
pour faire passer une injure à la nation en une simple campagne de séduction.
La provocation est désormais le maître mot pour accrocher les cibles. Cristiano
Ronaldo, Kaka et les autres n'ont eux aussi pas résisté à l'envie d'accrocher
le regard des midinettes. Et dire que ce sont ces mêmes joueurs qui entonneront
les hymnes, le torse bombé, lors du mondial. Et puis, de quoi je me mêle. A
chacun ses convictions. Ils défendent sûrement une cause noble qui se résume à
faire adhérer les femmes à la messe du football au pays de Mandela. Et à bien y
voir, ils ne se sont pas désapés simplement pour le plaisir d'exhiber pectoraux
et tablettes de chocolat aux groupies. Vanity Fair a du sortir le chéquier pour
les convaincre. Et le patriotisme ne peut résister à l'assaut des billets
verts.
Gaëlle YOMI