PORTRAIT BABA TANDIAN
Installé depuis deux semaines
dans ses fonctions de nouveau président de fédération sénégalaise de
basket-ball, Baba Tandian n’est certes pas un inconnu dans le milieu. Il n’en n’est
pas moins source d’interrogations, lui qui se dit pour incompris.
« A moi tout seul je suis
capable d’injecter 50 millions dans le basket », Baba Tandian auteur
de cette déclaration, est coutumier de ce genre de propos. Réputé grande
gueule, le nouveau président de la fédération sénégalaise de basket-ball est
avant tout un homme d’affaire futé. Durant notre rencontre, 24 heures après son
installation dans ses fonctions de président de l’instance fédérale, il a fallu
beaucoup de temps au géant de 1m 97 pour poser ses 120 kg
Pour cet ancien basketteur, l’échec ne pouvait pas être définitif. Il
rebondit cette année en étant le candidat coopté par le département des sports
et en promettant d'octroyer aux ligues «40% des moyens décrochés par la fédération».
Dans cette démarche qui le place comme le
« pion » de la tutelle, Baba Tandian se voit plutôt comme un
incompris comme se fut souvent le cas dans sa famille. Après la séparation de ses parents, il reste
dans la maison familiale paternelle où il va connaître une enfance plutôt
difficile. Le gamin de 4 ans subit les foudres de ses belles mères. «Ce n'est jamais facile quand la maman n'est
pas dans la maison. On ne se sent pas protéger et on a plus de suspicions. Dès
qu’on reçoit un coup on l’assimile directement à l'absence de sa maman»,
estime t-il.
Agé de 59 ans, il reconnaît tout de même avoir été mieux loti que
certains. En 1972, son papa le met pour une énième fois hors de la maison. «Mon père écoutait juste une version des
faits. A plusieurs reprises, il a tranché en ma défaveur et à 19 ans il m'a
définitivement viré de la maison. C'était un peu la routine car il l'avait déjà
fait lorsque j'avais 15 et 17 ans. Je trouvais toujours refuge en Mauritanie où
ma mère vivait, mais en 1970 ma maman est décédée et en 1972 quand papa m’a mis
dehors n'ayant plus de refuge, j'ai décidé d'aller en Europe».
La naissance de «Bebs»
L'ancien sociétaire de la
Ja
Le piège du groupe de presse
Ayant fait son cycle primaire à la Médina
Ce projet est l’escale la plus complexe de son parcours. « J’ai été naïf en créant le Matin. Moi je suis
un commerçant et je pensais qu’il y avait beaucoup d’argent à gagner là dedans.
Je flaire l’argent, mais ce jour là mon flair m’a trompé. Je n’ai pas eu ce que
j’espérais, au bout d’un mois de parution du matin j’ai eu de sérieux problème
dans le milieu ».Comme quoi on arrive pas dans la presse par hasard.
Futur chef d'Etat …
Il a beau avoir des ambitions, Baba Tandian ne se voit pas briguer des
fonctions politiques. Le bisness toujours en ligne de mire, son engagement sur
le champ politique ferait désordre pour ses collaborateurs présents aussi bien
dans le gouvernement que l’opposition.
Sur la scène internationale, il jouit de liens familiaux avec l’ancien
homme fort du Niger, Mamadou Tandjan. Ce dernier est le cousin direct à son
père et le fils aîné de Mamadou Tandjan, porte le même nom que le président de
la fédération de basket-ball. En revanche, Baba Tandian dit mieux maîtriser la Mauritanie
Pour ce qui est du Sénégal, son caractère atypique le disqualifie. «Je m’énerve très vite et je ne peux pas
promettre des choses que je ne suis pas capable de faire. La politique ça
promet beaucoup. Dans l’ancien régime on a voulu m’introduire dans des
fonctions de maire ou de conseiller, mais j’ai décliné. Ma chance est
d’être ami avec tout le monde dans le monde politique. D’Abdou Diouf à Wade,
Tanor, Dansonkho et j’en passe. Il serait très mauvais pour moi, d’être dans un
camp », précise ce dernier.
Atout cœur
Côté coeur, Baba Tandian estime qu’il n’a pas d’arguments spécifiques de
séduction et que les femmes tombent en fonction des circonstances. Il ne se
définit pas comme un bourreau des cœurs,
même s’il a quand même déniché deux
dames dont une Mauritanienne et qu’il est père de 10 enfants. « Le
piège est radical chez les femmes. Au début on vous met en confiance et quand
vous y mettez la tête c’est le coup de massu. Toutefois, c’est un bon piège. On
se marie dans la famille et après on se marie à l’extérieure à force de
Bourlinguer on trouve toujours un point de chute. Pour le moment c’est
arrivé deux fois et je ne c’est pas si cela va s’arrêter.».
Gaëlle YOMI