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15 mai 2010

PORTRAIT BABA TANDIAN

L’art du rebond

 

Installé depuis deux semaines dans ses fonctions de nouveau président de fédération sénégalaise de basket-ball, Baba Tandian n’est certes pas un inconnu dans le milieu. Il n’en n’est pas moins source d’interrogations, lui qui se dit pour incompris.

babatandian

 

« A moi tout seul je suis capable d’injecter 50 millions dans le basket », Baba Tandian auteur de cette déclaration, est coutumier de ce genre de propos. Réputé grande gueule, le nouveau président de la fédération sénégalaise de basket-ball est avant tout un homme d’affaire futé. Durant notre rencontre, 24 heures après son installation dans ses fonctions de président de l’instance fédérale, il a fallu beaucoup de temps au géant de 1m 97 pour poser ses

120 kg

derrière son bureau sur un fauteuil en cuir noir. Les binocles au bout du nez, monsieur le président se confie à nous après avoir terminer de régler quelques problèmes d’intendances. Celui qui prend les rênes de la fédération après une première tentative infructueuse en 2008, voit le jour dans une famille polygamique en 1951 dans le Fouta.

Pour cet ancien basketteur, l’échec ne pouvait pas être définitif. Il rebondit cette année en étant le candidat coopté par le département des sports et en promettant d'octroyer aux ligues «40% des moyens décrochés par la fédération».

Dans cette démarche qui le place comme le « pion » de la tutelle, Baba Tandian se voit plutôt comme un incompris comme se fut souvent le cas dans sa famille. Après la séparation de ses parents, il reste dans la maison familiale paternelle où il va connaître une enfance plutôt difficile. Le gamin de 4 ans subit les foudres de ses belles mères. «Ce n'est jamais facile quand la maman n'est pas dans la maison. On ne se sent pas protéger et on a plus de suspicions. Dès qu’on reçoit un coup on l’assimile directement à l'absence de sa maman», estime t-il.

Agé de 59 ans, il reconnaît tout de même avoir été mieux loti que certains. En 1972, son papa le met pour une énième fois hors de la maison. «Mon père écoutait juste une version des faits. A plusieurs reprises, il a tranché en ma défaveur et à 19 ans il m'a définitivement viré de la maison. C'était un peu la routine car il l'avait déjà fait lorsque j'avais 15 et 17 ans. Je trouvais toujours refuge en Mauritanie où ma mère vivait, mais en 1970 ma maman est décédée et en 1972 quand papa m’a mis dehors n'ayant plus de refuge, j'ai décidé d'aller en Europe».

 

La naissance de «Bebs»

L'ancien sociétaire de

la Ja

et de l'Asc Bopp dépose ses valises sur les parquets français. Il y passe 4 ans dans le seul but de gagner le maximum d'argent et prouver par la même occasion à son père qu'il est une bonne graine. Son choix se fixe ainsi sur les clubs qui payent le prix fort. L'objectif est d'investir plus tard au bercail. «Mon premier contrat en première division française je l'ai eu avec Challans. Mais mon salaire à Challans était la moitié de celui que je touchais en deuxième division. J'ai donc opter pour le summum du salaire en évoluant en deuxième et troisième division», explique t-il. Vu la difficulté pour ses coéquipiers à prononcer son nom «Baba Hadia Tandian», ils le rebaptisent Bebs, du nom d’un ancien basketteur sénégalais évoluant en France. Toutefois, la concurrence étant rude à l’époque, il n'a jamais eu le privilège de défendre les couleurs de l'équipe nationale.

 

Le piège du groupe de presse

Ayant fait son cycle primaire à

la Médina

, il est retiré du lycée Saint pierre aux portes de la terminale par son père, pour superviser ses investissements dans le secteur de l’imprimerie. A l’école de Gutenberg depuis ses 15 ans c’est sans surprise qu’il y investi son argent en créant l’imprimerie Tandian en avril 1987. A la recherche du profit, il décide de mettre sur pied le journal « Le matin » après la perte de ses principaux clients de l’époque tel que Walfadjiri.

Ce projet est l’escale la plus complexe de son parcours. « J’ai été naïf en créant le Matin. Moi je suis un commerçant et je pensais qu’il y avait beaucoup d’argent à gagner là dedans. Je flaire l’argent, mais ce jour là mon flair m’a trompé. Je n’ai pas eu ce que j’espérais, au bout d’un mois de parution du matin j’ai eu de sérieux problème dans le milieu ».Comme quoi on arrive pas dans la presse par hasard.

 

Futur chef d'Etat …

Il a beau avoir des ambitions, Baba Tandian ne se voit pas briguer des fonctions politiques. Le bisness toujours en ligne de mire, son engagement sur le champ politique ferait désordre pour ses collaborateurs présents aussi bien dans le gouvernement que l’opposition. 

Sur la scène internationale, il jouit de liens familiaux avec l’ancien homme fort du Niger, Mamadou Tandjan. Ce dernier est le cousin direct à son père et le fils aîné de Mamadou Tandjan, porte le même nom que le président de la fédération de basket-ball. En revanche, Baba Tandian dit mieux maîtriser

la Mauritanie

qui est sa base arrière, ses deux parents y ayant vu le jour. «Mes parents viennent de Nouakchott et ma maman y est enterrée. La concession de mes grands parents s’y trouve de même que la concession du père de l’ancien président du Niger.  J’ai des entrées en Mauritanie et j’ai le privilège de connaître tous les anciens présidents Mauritaniens. De Taya à Mouhamed Vall, Sidy et l’actuel chef d’Etat Ould Aziz » dit-il.

Pour ce qui est du Sénégal, son caractère atypique le disqualifie. «Je m’énerve très vite et je ne peux pas promettre des choses que je ne suis pas capable de faire. La politique ça promet beaucoup. Dans l’ancien régime on a voulu m’introduire dans des fonctions de maire ou de conseiller, mais j’ai décliné. Ma chance est d’être ami avec tout le monde dans le monde politique. D’Abdou Diouf à Wade, Tanor, Dansonkho et j’en passe. Il serait très mauvais pour moi, d’être dans un camp », précise ce dernier. 

 

Atout cœur

Côté coeur, Baba Tandian estime qu’il n’a pas d’arguments spécifiques de séduction et que les femmes tombent en fonction des circonstances. Il ne se définit pas comme un  bourreau des cœurs, même s’il  a quand même déniché deux dames dont une Mauritanienne et qu’il est père de 10 enfants. « Le piège est radical chez les femmes. Au début on vous met en confiance et quand vous y mettez la tête c’est le coup de massu. Toutefois, c’est un bon piège. On se marie dans la famille et après on se marie à l’extérieure à force de Bourlinguer on trouve toujours un point de chute. Pour le moment c’est arrivé deux fois et je ne c’est pas si cela va s’arrêter.».

 

Gaëlle YOMI

 

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