JUDO : FATOU SADIO AÏDARA
Fatou Sadio
Aïdara est une vraie passionnée de judo. Allant jusqu'à sacrifier son emploi pour ce sport, elle est depuis 2000
la seule femme entraîneur au Sénégal.
Hortense Diedhiou, Fary Seye, Amy Collé Diatta, ces
championnes sénégalaises des tatamis, sont toutes passées sous la houlette de
Fatou Sadio Aïdara. Ceinture noir troisième dan de judo, madame Aïdara tient
les rênes de l'équipe nationale féminine depuis 2002. C'est avec beaucoup de fierté qu'elle
rappelle que les filles se distinguent
plus que les garçons en compétition. «Ce
n'est pas pour se venter, mais les filles ont la chance d'avoir plus de
médailles que les hommes. C'est une
vraie source de motivation», confie t-elle. Avec Hortense Diedhiou médaillée d'or au jeux africains 2008, Fary Seye,
championne d'Afrique 2010 (- 63kg), Amy Collé Diatta, Monique Diabone, Goergete
et Monique Sagna, médaillées d'argent des derniers championnats d'Afrique
juniors, maître Aïdara a donc fait ses preuves.
Présente sur les tatamis depuis 1986, le professeur
est en classe de seconde lorsqu'elle tombe sur le charme des ippon et Yuko. Et
la période des vacances va s'avérer compliquée pour la jeune fille. «A la fin de l'année scolaire, c'était
difficile se rendre aux entraînements. Puisque, la tradition veut que les
filles restent faire la cuisine et les tâches ménagères. Mes soeurs disaient à mère que le judo était juste un prétexte pour fuir les
travaux» se souvient-elle. Ses sacrifices seront récompensés part la
participation aux compétitions internationales et la maman sera rassurée.
Ainsi, sa fille termine à dix reprises championnes du Sénégal (
-56 kg
), est trois fois
médaillée d'Or au tournoi international d'Abidjan, vice championne d'Afrique en
1991, participe aux jeux africains et
aux jeux de
la Francophonie.
Fille de Amadou Sadio, ancien footballeur de à
la Linguère
de Saint Louis,
elle regrette le manque de rémunération dans le milieu du sport national. «Lorsque tu travail dans une société, elle ne
tient pas compte du fait que tu pratique le sport de haut niveau. Ainsi tu es
moins rentable que tes collègues à cause des permissions que tu demandes pour
aller en regroupements».
D'ailleurs, c'est pour cette raison qu'elle n'a plus
d'emploi. Accessible et chaleureuse, la
seule femme entraîneur au Sénégal, se
consacre désormais au Judo et à son époux.
Gaëlle YOMI