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6 décembre 2012

ENTRETIEN AVEC FATOU DIENG, INTERNATIONALE SENEGALAISE DE BASKET (FRANCE): «Tout le monde ne peu

 

La meneuse de la «Tanière», Fatou Dieng, est créditée d’un excellent début de saison en Ligue française avec son club de Perpignan (2ème). Joueuse au petit gabarit, elle livre les secrets de sa réussite et son combat pour exister dans ce milieu de «géants». (Publié dans Tout Le Sport, TLS)

Fatou Dieng 3

Fatou, votre club (Perpignan) occupe la 2ème place du classement de Ligue française de basket après 8 journées. C’est une situation assez atypique pour un promu. Comment vivez-vous cela avec le  groupe ?

C’est vrai que nous sommes promus mais, les dirigeants ont mis en place une équipe pour pouvoir durer dans le championnat d’élite. C’est une surprise et en même temps non parce qu’on travaille énormément. A un moment, il faut que ça paye. J’espère que ça va continuer. 

 

Qu’elle est l’objectif du club cette saison ?  

L’objectif est de se maintenir. On ne va pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Il faut juste qu’on prenne match par match. Si on peut faire plus que le maintien, on ne va pas se gêner ! La saison est longue et la Coupe de France arrive déjà. Ça fera un peu plus de matches, un peu plus de fatigue. Si on peut engranger d’autres victoires, aller de l’avant, pourquoi pas accrocher l’Europe. 

 

                   «Pas besoin de mesurer 1m90 pour organiser le jeu»

 

Pour le moment vous ne faites pas partie du 5 majeur de l’équipe. Qu’est-ce qui explique cela ?

Le club a fait signer des contrats professionnels à onze joueuses, il faut donc partager le temps de jeu. En plus, on a fait des recrutements d’éléments expérimentés. C’est clair qu’on les a fait venir pour être dans le 5 majeur et donner la maturité nécessaire au groupe. L’important est que je joue et tout se passe bien.  

 

Regrettez-vous d’avoir rejoint Perpignan ?

Non ! Ça fait quand même 3 ans que je suis là. Ce n’est pas parce que je ne suis pas dans le 5 majeur que c’est la fin du monde.

 

vous êtes dotée d’une petite taille dans ce milieu de «géants». Comment êtes-vous parvenue à vous’mposer au haut niveau malgré votre physique moyen ?

Hum ! Je ne dirais pas que c’est un déficit d’être petite. Pour moi, ça fait partie de mes qualités. Je joue juste différemment car je n’essaie pas d’aller à l’intérieur, je me consacre plus à faire jouer les autres. Je suis plus apte à prendre les tirs quand il faut ou encore organiser le jeu. Voilà, je pense que je n’ai pas besoin de mesurer 1m90 pour pourvoir faire ça. J’ai réussi à jouer au basket avec cette taille et jusqu’à présent  je m’en sors. Je suis dans des équipes qui veulent de moi, cela ne me gêne pas. Au contraire je suis fière de pouvoir faire du basket et de jouer en ayant la taille que j’ai (1m65, Ndlr).

 

Avez-vous souffert, à vos débuts, par rapport à votre physique, pour percer ?

Non ! C’est vrai que lorsqu’on est jeune et qu’on voit des joueuses qui sont supers grandes, on se dit : «Oh ! J’aimerai être grande moi aussi.» On pense que celles qui sont grandes ont plus de chance que les petites. Je ne le pense pas. Quand on arrive à faire une carrière de basketteuse en étant petite de taille, cela prouve que tout est possible. Je pense que dans la vie, rien n’est impossible. De toute façon, c’est Dieu qui décide. Si tu dois y arriver, tu y arriveras et vice-versa. Je remercie le ciel de pouvoir jouer au basket et de vivre de ma passion.

 

                       «J’ai eu la chance d’avoir le soutien des miens»

 

Fatou Dieng Bon 1

Vous  avez sans doute dû développer d’autres caractéristiques pour vous imposer. Racontez-nous comment vous vous y êtes prise ? 

Il faut avoir de la détermination. Comme dit l’adage : «Aides-toi et le ciel t’aidera.» J’ai eu la chance de faire des centres de formation où je m’entraînais tous les jours. Je m’entraînais deux fois par jour et parfois même plus. Ça permet de progresser. Je crois qu’il n’y a que l’entraînement qui permet d’avancer en plus des matches. Le fait de se frotter aux joueuses qui sont au même niveau voir au dessus, te permet d’élever ton niveau de jeu et de progresser. Ici, à Perpignan, on fait beaucoup d’exercices individuels parce que nous n’avons pas les mêmes lacunes. Je passe beaucoup de temps aux shoots et plus encore aux  dribbles car je suis une meneuse.  Il faut que j’arrive à dribbler sans qu’on ne me prenne le ballon des mains. Je boss les changements de directions, les changements de rythme sans oublier l’aspect physique. Aller faire de la musculation, courir, prendre un peu de cardio, etc. Je pense qu’après il faut se donner les moyens, beaucoup travailler à l’entraînement. Se donner à 200% pour pouvoir réussir sinon ce n’est même pas la peine.

 

Qu’est-ce qui vous a aidé à persévérer ?

Ma famille. Mes parents sont des passionnés de sport.  Mon père connait un peu le football, ma mère est un peu basket. Tout le temps, ils sont là à me dire : «Ne baisse pas les bras, ce n’est pas grave, la roue tourne. Aujourd’hui ça n’a pas été, demain ça ira. Tu ne peux pas être toujours à 100%.» J’ai eu la chance d’avoir le soutien des miens. Il y a des jeunes qui veulent pratiquer le basket alors que leurs parents s’y opposent. Je me rappelle de l’époque où je jouais à Bourges et qu’ils m’emmenaient aux matches ou encore parfois ici à Perpignan, ils viennent me voir pourtant c’est super loin d’où ils sont. Ils sont tout le temps présents comme ma famille au Sénégal qui me suit. Je trouve que j’ai une famille exceptionnelle qui a toujours été là pour moi.

 

Diriez-vous que le poste de meneuse est le seul qui convient à ceux qui sont de petite taille dans le basket ?

Pas forcément ! Mais en réalité les joueuses de petite taille ne peuvent pas jouer ailière où intérieure. Parce qu’intérieure, il faut mesurer 1m90 et ailière, il faut avoir entre 1m75 et 1m80. A la base, quand on est jeune et qu’on n’est pas forcément grande de taille, les entraîneurs essaient de nous orienter vers la mène car ils savent que c’est là où on peut percer. Mais quand on regarde les garçons, c’est différent. Chez les filles, avec 1m93 tu es intérieure tandis que chez les garçons, il y a des meneurs qui font 1m93.

 

                        «Je ne me vois pas jouer jusqu’à 40 ans»

 

Qui sont vos modèles dans le basket ?

Je ne n’ai pas de type de joueuses ou de joueurs définis. J’apprends plus de chaque joueuse. C’est la chance que j’ai eu au centre de formation de Bourges car des joueuses professionnelles venaient s’entraîner avec nous. C’est ça le secret. Il ne faut pas se dire : j’ai envie de devenir comme Michael Jordan. Parce que tout le monde ne peut pas être Jordan. Il faut se dire, j’ai envie d’être joueuse de basket et j’ai envie de prendre un peu de tout le monde. L’objectif est d’apprendre de tout le monde, de progresser et d’aller le plus loin possible.

 

En 2009, vous confiez dans une interview ne pas trop vouloir vous éterniser dans le basket afin de vous consacrer à une vie de famille. Qu’en est-il aujourd’hui?

C’est toujours pareil. C’est pour ça que je disais qu’il y a une génération qui va s’arrêter car à un moment donné, il faut qu’on pense à nos vies. C’est bien de joueur au basket, on s’amuse mais il y a une vie après le basket. Là, je commence à y penser : il faut trouver sa reconversion, avoir ses plans, voir ce qu’on veut faire. Le basket, ce n’est pas toute la vie. La carrière dure maximum 10 ans et encore quand on n’est pas blessé.

 

Vous vous donnez encore combien d’années au haut niveau?

Je ne sais pas encore, Dieu seul sait. Mais c’est vrai que je ne me vois pas jouer jusqu’à 40 ans. Pour ma reconversion, je n’ai encore rien de fixe.

 Recueillis par Gaëlle YOMI 

 

Encadré : L’Afrobasket 2013 : «J’y pense…»

Prochain grand rendez-vous des «Lionnes » du basket, l’Afrobasket est dans la ligne de mire de Fatou Dieng. Surtout après la deuxième place du Sénégal lors de la dernière édition à Bamako. «Oui, c’est sûr que j’y pense, indique-t-elle. Il faut que je m’y prépare en étant au top avec mon club. C’est important de m’entraîner tous les jours dans un championnat de France qui est super relevé. Ça va me permettre de progresser, d’être fin prête pour le Chan et de pouvoir servir le Sénégal avec ce que j’aurai fait ici.»

G.YOMI

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Commentaires
S
Parler de venir vers moi via 774507297
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R
c est merveilleux
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