Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
vive le sport
vive le sport
Publicité
Archives
Derniers commentaires
vive le sport
Newsletter
10 abonnés
2 janvier 2012

Louis Lamotte, président de la ligue sénégalaise de football professionnel (Lsfp)

« Il y a beaucoup de menaces  qui peuvent tuer le professionnalisme en 2012 »

 

 

Le championnat national de football reprend ses droits avec la ligue professionnelle dès ce 16 décembre 2011. En prélude à cette quatrième année du professionnalisme, le président de la Lsfp, Louis Lamotte revient dans cet entretient sur les principales modifications adoptées pour cette nouvelle saison et l’hypothèse qui plane malheureusement sur elle avec la présidentielle 2012.

 

2693921-3810096

L'ouverture de la saison 2011-2012 de la ligue professionnelle de football est fixée au 16 décembre, peut-on dire que tout est enfin prêt à deux semaines du démarrage?

 

Vous savez, nous allons démarrer la quatrième saison et à ce niveau nous avons acquis quelques automatismes qui font que nous n'aurons pas beaucoup de problèmes pour un démarrage effectif. Au plan administratif les choses sont entrain d'être  mises en place, notamment avec l'informatisation du fichier du système des licences qui est l'innovation de cette année. Tout cela peut renforcer la fiabilité et nous avons également tenu il y a plus d'un mois un système d’évaluation qui ne s'est pas contenté d'évaluer mais qui a aussi posé les jalons de cette saison. Les modifications des textes ont été prises en compte de tel sorte qu'aujourd'hui je peux dire, que les choses sont dans la bonne perspective et que rien ne nous empêche d'envisager un bon démarrage le 16 décembre.

 

A propos de ce séminaire d’évaluation, la décision de retourner à un championnat à deux poules a été prise à cause notamment des soucis financiers et du calendrier électoral de 2012. En plus du fait que cette résolution n'est pas du goût de certains techniciens, trouvez-vous normal que l'agenda politique impact à ce point sur le championnat national ?

 

L'agenda politique est un des facteurs et nous ne l'appelons même pas agenda politique mais agenda sportif. Sachant que le sport c'est ce que l'on fait par excellence après avoir travaillé. Si nous parlons de l'agenda politique c'est tout simplement parce que ce sera une période qui ne sera pas propice à l'organisation des matchs du côté notamment du service d'ordre qui sera mobilisé à gérer tous les meetings qui auront lieu. Comme vous le constatez vous même il y a superposition de la situation pré-électorale avec la situation sportive compte tenu de la Can 2012. Après la Can on attaque le premier tour des élections voir le second, voir le troisième (rires). Puisque les politiciens ne nous promettent pas des choses très claires après les élections et on souhaite qu'ils ne nous préparent pas un troisième tour. Gérer c'est prévoir et nous nous sommes donnés en termes de perspectives au moins deux mois d'animation politique.

 

Alors, cette décision est juste en  rapport avec le climat politique actuel?

 

Pas tout à fait car il y a toujours eu des élections et le football à toujours fait place aux élections. Aujourd'hui nous avons une année tronquée avec les élections, la Can, les éliminatoires du mondial 2014 et de la Can2013, les Jo où on peut être qualifié. L'agenda global est donc surchargé et ce n'est qu'un pan de justification. L'autre pan qui permet d'avoir la vraie justification est que nous sommes sortis d'une saison  à poule unique qui s'est étirée dans le temps et qui a éprouvé les ressources financières autant de la ligue que des clubs. La fin de saison fut difficile et les finances de la ligue ont souffert d'un cap d'au moins 90 millions de fcfa, dans ses efforts de couverture et d'organisation de matchs. Alors, ne fallait-il pas tirer les leçons et s'engager dans une année déjà étroite  dans la même formule? Au risque de compromettre la régularité des rencontres et même la survie du professionnalisme à la fin des compétions? Nous avons vu que le temps court qui nous est imparti,  plus les difficultés de l'année dernière, nous impose d'être rationnel et réaliste. En revenant à deux poules cette année nous pouvons faire face sans trop de difficulté aux besoins de la ligue par rapport à nos ressources existantes, mais nous pouvons également combler le cap de l'année dernière. Cela permet aussi aux clubs de se refaire en attendant qu'on sorte de cette année charnière où pour être raisonnable on ne peut même pas compter sur une aide publique. Je pense que ces prochains mois représentent une transition car les gens ont l'esprit ailleurs.

 

Est-à-dire que vous ne comptez pas sur l'Etat que vous attendez pourtant depuis le lancement de la ligue Pro ?

 

Très honnêtement  de façon réaliste nous préférons compter sur ce que nous détenons. Sachant que même nos acquis sont exposés à des risques car les entreprises qui nous soutiennent peuvent avoir d'autres priorités si l'environnement économique et politique ne sont pas favorables. Donc,  il y a beaucoup de périls, il ya beaucoup de menaces, il faut s'adapter et faire en sorte que même -ci par extraordinaire (et personne ne le souhaite)  ces menaces se réalisaient que ca ne tuent pas le processus. C'est un devoir de responsabilité que de protéger le processus quelque soit par ailleurs les nuages qui s'amoncèlent dans le ciel et le risque de tornade qu'il y a derrière.

 

 

La campagne électorale pourrait-elle avoir des répercutions sur vos droits tv ?

 

Tout à fait. Même la télévision vous dit : ça va être compliqué entre la couverture de la Can et la campagne électorale, on aura ni moyen, ni temps pour se consacrer à la couverture du championnat. Alors une fois de plus pourquoi organiser un championnat dans ces conditions d'insécurités entre guillemets? Autant laisser passer l'orage.

 

L'évolution de la ligue pro rencontre aussi des difficultés au niveau des clubs  qui n'arrivent pas à payer les salaires régulièrement, il y a  actuellement le cas de la Douanes où 21 joueurs se plaignent de licenciement abusif. Vous en êtes où avec  ce dossier?

 

J'ai rencontré les joueurs de la Douanes il y a trois jours et je verrai le staff cet après -midi (Ndlr: mardi dernier). C'est dans une bonne perspective de résolution à l'amiable. Nous sommes quand même dans le domaine du sport. On agite  beaucoup de concepts : contrat, engagement, salaire, mais ce n'est vraiment pas le contexte d'entreprise pure et dure car,  dans une entreprise il y a des gens qui travaillent et qui produisent un bien vendable. Ce bien génère une plus valu sur laquelle on paye des salaires. Ca ne se passe pas exactement comme ça dans le football, il y a certes des acteurs qui jouent et produisent mais il n'est pas évident que ce qu’ 'ils produisent soit vendu à leur juste valeur, donc il n y a pas tellement de chiffre d'affaire. Nous cherchons un compromis dynamique qui permettra à la Douanes de bien engager sa saison, aux joueurs d'avoir une notification pour aller monnayer leur talent ailleurs et surtout un moratoire de payement des arriérés de salaire. 

 

 Est-ce à dire que les systèmes de financement des clubs ne sont pas stables?

 

Je crois qu'au début nous n'avons pas trop regardé sur le caractère stable et sur la provenance des ressources au moment où ces formations étaient éligibles comme club professionnel. Ils ont photographié une situation économique à un temps T, la commission a fait les études qu’ils faillaient et les dossiers étaient bancables.  Une décision de les enrôler dans le professionnalisme a été prise. À présent, dans certains clubs la situation présentée il y a trois ans a évolué en moins. Il y a eu beaucoup de difficulté à faire face aux obligations primaires. La première sanction est que le club ne parvient plus à faire des résultats et est relégué en National mais la seconde doit venir de nous (la Ligue). Avec des efforts d'investigations qui nous permettrons de valider des situations qui violent les cahiers de charges et de pouvoir en tirer les conséquences en disqualifiant le club qui n'a pas les moyens d'évoluer en professionnel.

 

Quel est le salaire minimum des joueurs ?

 

En ligue 1 c'est 75000 Fcfa et 60.000 Fcfa en L2 mais,  il y a des salaires maximum  de  250 à 300.000 Fcfa. Les entraîneurs ont tous plus que çà,  le salaire le plus bas déclaré chez un entraîneur est de 250.000 Fcfa.

 

En tant que Vice Président de la fédération de football quel est votre avis à propos du contrat qui n'est toujours pas renouvelé du sélectionneur de l’équipe A, Amara Traoré? On parle de blocage dans les négociations…

 

Il n  y a pas de blocage car le contrat n'est pas encore à terme. Il y a les discussions préparatoires par rapport au renouvellement et malheureusement quelques fuites dans la presse  ont donné l'impression que les gens se crêpaient les chignions. Je dis non!  Nous avons atteint un niveau de complicité dans la difficulté tel qu'on ne peut pas pour des raisons de volume de salaire compromettre tout ce qu'on a construit. L'entraîneur a le droit d'avoir des prétentions d'autant que tout le monde reconnaît qu'au début il n 'a pas voulu parler d’argent. Aujourd'hui on s'accorde à dire que c'est un bon entraîneur et surtout  sur le plan humain. Pour le management des hommes, Amara n'aura pas vraiment un remplaçant dans ce domaine s'il faut parler de remplacement, mais nous sommes loin de tout cela. Si ça ne dépendait que de nous les discussions ne dureraient pas une heure de temps pour conserver tout le staff. Mais c'est l'Etat qui paye.

 

Propos recueillis par Gaëlle YOMI

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité