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26 novembre 2011

PORTRAIT FERDINAND COLY


Le Lion qui rugit dans  l'ombre


Après une carrière de joueur bien remplie, Ferdinand Coly fait désormais office de plaque tournante entre le staff technique et les joueurs dans la tanière.

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On le dit très gentil, sérieux et courtois.  Ferdinand Coly est resté fidel à cette réputation à son arrivée à notre lier de rendez-vous au siège de la fédération sénégalaise de football. A peine descendu de son véhicule, il passe un bonjour chaleureux et emprunt d'humour  au vigile en faction, puis fait  le tour des bureaux pour serrer la pince à tous ses collaborateurs présent sur lieu avant de rejoindre le sien. Si l'ancien capitaine des «Lions» du football est depuis deux ans le coordonnateur de la tanière, il n'a pas pour autant tronqué son short et son maillot pour un style costume cravate. Toujours relax, «Ferdy» pour tous ceux qui le souhaite affectionne le look «Jeans -Tee-shirt, Basket». Le quotidien du «coordo» n'est pas de tout repos. Fréquemment entre deux avions, s'il y a une chose qu'il aimerait acheter ce serait sans aucun doute le…. temps. «Lorsque le planning est intense c'est beaucoup de voyages, aller voir les joueurs, les sponsors, superviser les sites, ect. La transition n'est pas évidente. Après avoir joué très longtemps au football arrêter n'est pas facile à gérer. D'autant plus qu'on a encore la compétition dans les jambes. Ca fait toujours mal, mais il faut savoir tourner la page et apporter son expérience à la nouvelle génération qui est entrain de montrer ses valeurs. C'est lors des regroupements que je fais  le gros de mon travail», révèle-t-il.

La reconversion est visiblement bien réussie pour Coly qui a su, au fil du temps,  passer maître dans l'art de la médiation. Son secret réside dans la réactivité qui permet selon lui, «d'atténuer l'ampleur des problèmes et de calmer les esprits lorsque les joueurs sont mis dans des conditions difficiles». L'ancien arrière droit de la tanière ne cache pas son plaisir de s'entraîner avec la bande à Niang même si dans un sourire narquois, il  regrette  ne pas trop pouvoir les tacler.  Sur son mètre 80 pour 80kg, il n'a rien du confident docile prêt à vous serrer dans les bras en moment de déprime mais, il a tout du grand frère protecteur qui arrive à pic pour dénouer une situation.  Une mission qu'il est à nouveau apte à remplir lors de la Can 2012. Il estime que sa présence est «une protection pour les entraîneurs» car «cela permet de ne pas aller directement à la confrontation». Ferdinand Coly retient comme moment particulièrement critique dans son nouveau poste, les conditions de démarrage de l'aventure avec Amara Traoré et Cie. «Le moment le plus difficile à ce poste pour moi a été la période de nos 10 mois sans salaires au début de notre mandat. Nous avons fait preuve de solidarité de patience et surtout de patriotisme. Rester dans ces conditions ce n'est pas évident quand on sait que la vie est difficile au Sénégal. Le pourquoi de cette situation reste un mystère. Ces moments ont permis de renforcer les liens entre le staff et les joueurs». 

 

Un comptable Psychologue

 

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Ayant fait tout son parcours professionnel sur les terrains de football avec les dreadlocks sur la tête, Ferdy est désormais en mode tresses renversées. Née à Dakar le  10 septembre 1973,  il rejoint la France dès l'âge de 6 ans. Sa double culture l'aide également à bien comprendre les binationaux dans la tanière.  «Après le décès de mon père, avec mes 3 frères ont a été accueilli par mon oncle en France. Ensuite nous avons été éduqués par une famille française. C'est pour cela que pour moi les questions de racisme n'existent pas car, j'ai été adopté et éduqué par une famille française qui nous a considéré autant que leurs propres enfants», argumente-t-il. Avant de faire les beaux jours du Rc Lens de (1999-2002), le défenseur combatif des «Sang et Or» avait fait ses armes au Fc Poitier. C'est juste après l'obtention de son baccalauréat en comptabilité et gestion qu'il se lance dans le football en 1993 sans passer par un centre de formation. L’actuel coordonateur du Sénégal s'y connait aussi un peu en psychologie. «Après mon bac en comptabilité, je suis passé à autre chose car je voulais faire la faculté de sport. J'ai du faire des choix et j'ai du rester une année en faculté de psychologie car dans le programme il y avait de la psychologie à faire. J'ai passé les examens mais je n'étais pas aller voir les résultats puisque j'ai eu l'opportunité de travailler à la mairie de Pouatier à 18ans. Être fonctionnaire à cet âge pour moi c'était bien. Avoir son petit quelque chose à côté avec le foot. C'était un bon début», nous relate ce dernier. Durant sa carrière il a côtoyé les championnats français, anglais et Italien. Le redoutable défenseur de la génération 2002, garde en bonne place leurs exploits. Notamment, la victoire sur la France en ouverture du mondial Coré-Japon, sans oublier les bons moments avec le Rc Lens où dit-il : «mon ami Rigobert Song et moi ont faisait peur derrière avec nos locks».

Celui qui fait partie de la première vague de binationaux à pourtant vécu une drôle d'histoire lors de sa première visite au siège de la fédération. «Avant même sa venue en équipe nationale, en 2000 il était en  vacance au Sénégal et a décidé de venir nous voir au siège de la fédération au stade Léopold Sédar Senghor. Il a été retenu à l'entrée par les gendarmes. Il n'a rien dit et a pu finalement nous voir avec Peter Schnittger, pour une séance de travail. Notre rencontre c'était bien passée et il a joué pour le Sénégal. Il a une humilité et une modestie rare. Il est respectueux des règles», témoigne  l'entraîneur adjoint Abdoulaye Sarr, qui l'a également eu comme joueur.

 

Une reconversion réussie

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En dehors du football, Ferdinand Coly passe pour un redoutable homme d'affaire même s'il refuse de l'admettre. Faisant preuve de modestie, il dévoile à peine les domaines dans lesquels il investi. S'il peut paraître froid pour les inconnus et parfois indifférent pour ses proches, il semble aussi réserve.  En revanche, Ferdy s’y est pris très tôt pour préparer sa retraite sportive. «Personnellement j'avais investi au Sénégal pourtant je n'avais pas grandi ici. J'avais acheté quelques biens. Des trucs simples sans prétention. Il faut prévoir son avenir. Sécurisé quelque chose. J'ai investi dans le bâtiment et là je travaille  sur d'autres projets personnels. J'ai également investi en France». Installé au Sénégal depuis quelques années, il n'envisageait pourtant pas cette option durant sa carrière. Après une réadaptation sans difficulté c'est désormais une fierté pour lui.

D'ailleurs, il est de plus en plus sollicité par des partenaires étrangers pour des projets footballistiques. «Je suis en contact avec des partenaires pour prospecter au Sénégal. C'est pour la création de grands centres de formation bien structurés à l'image de Diambars. Ce n'était pas dans mes prétentions au départ. C'est vrai que plus j'essaie de quitter le football, plus on me ramène dedans». Dans ses projets il n'oublie pas Bignona sa terre d'origine. «Je verrai comment accompagner une équipe ici au Sénégal. Une simple formation comme l'Asc Bignona. Je prépare quelque chose avec cette formation», parole de Casamançais ! 

 

Coeur de lion

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Durant les conférences de presse du staff technique,  Ferdinand Coly a parfois l'air épuisé avec des yeux très affaiblis. Le grand frère de la Tanière rassure qu'il ne s'ennuie pas et rappel qu'il «faut se méfier d'un lion qui dort». « C'est vrai que les conférences de presse sont un peu longue. En général la conférence c'est pour le coach, nous on l'accompagne nous ne sommes pas directement sous le feu des questions.  Moi j'aime travailler dans l'ombre». Celui qui partageait sa chambre avec Amara Traoré lors des regroupements de l'équipe nationale à le flair pour prendre les bonnes décisions selon Abdoulaye Sarr. Auprès du trio Amara-Ma Yacine-Abdoulaye, Ferdinand sait faire preuve de rigueur et ne se laisse pas marcher sur les pieds. Il n'a pas manqué de faire part de son mécontentement après avoir été remplacé à la dernière minute par le ministre des Sports Abdoulaye Makhtar Diop, au sein de la délégation sénégalaise devant se rendre à Malabo pour le tirage au sort de la Can 2012. «C'est un grand professionnel qui a un discours rassembleur  très utile dans son rôle de coordonateur. Jusqu'à présent il fait bien son boulot et prouve qu'on ne sait pas tromper en le proposant à la Dtn. J'aime son tempérament parce qu'il ne se laisse pas faire. C'est un vrai lion», dixit Abdoulaye Sarr.  Ne supportant pas l'injustice, il se veut un ferment militant pour le développement du football africain. Le match retour Cameroun/Sénégal du 4 juin 2011 à Yaoundé était tout simplement pour lui : «un combat de lion arbitré par une hyène angolaise». Le cœur déjà à Malabo où le Sénégal évoluera en phase de Poule de la Can, le souhait est d'aller jusqu'en finale. «Si on a la chance de jouer une finale, cette fois-ci on ne va pas faire comme en 2002. Nous allons essayer de soigner tous les détails en  choisissant  les tireurs de penalty  la vielle au cas ou». En outre, monsieur est également amateur de  football féminin. Il a suivie les rencontres du dernier mondial dames en Allemagne et espère des meilleurs conditions pour les «Lionnes» du Sénégal. «Le chemin est encore difficile, mais avec la persévérance et les moyens surtout, car sans moyens on ne peut rien faire, on pourra avoir une équipe de «Lionne» de haut niveau». Pour l'élection présidentielle qui intervient juste après la Can, Ferdinand Coly  compte bien y prendre part et votera du côté de l'hexagone. «Je n'ai pas de préjugé par rapport à la politique. Ce qu'on souhaite avant tout c'est la paix et la sérénité dans le pays. Je  ne suis pas un très bon exemple mais, partagé entre l'Italie  et la France il m'était souvent difficile de me rendre aux urnes. Pour 2012, je pense que je serai en France durant cette période. J'irai voter au consulat. Je me suis inscrit sur la liste électorale à Bordeaux», rassure le quatrième soldat de la nation.  

Le show man

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A 38 ans, le mélomane de reggae et dance soul teint à avoir un langage correct devant les enfants. Mais  au fait, combien de «bambinos» à notre athlète?: «(Eclat de rires), Je ne vous le dirai pas». Soit! Néanmoins, monsieur aime la simplicité et malgré les divas dont regorge le Sénégal, Ferdy n’a pas encore dénicher sa belle. «C'est vrai qu'au Sénégal il y a beaucoup de belles femmes  mais il ne suffit pas d'être belle. C'est une question de mentalité aussi.  Les femmes du genre, soit belle et tait-toi ça ne m'intéresse pas.  Je ne suis pas  encore marié», a bon entendeur... Pour info, il affectionne les lasagnes et Halle Berry est son actrice préférée. La période drealocks semble également dépassée. «Au départ j'avais prévu d'enlever progressivement mes dreadlocks mais le jour de mon anniversaire à Bordeaux je l'ai fait sous un coup de tête. Je l'ai fait pour laisser reposer mes cheveux. Peut être je les referai mais pour le moment je n'en ai pas trop envie»

Gaëlle YOMI

 

 

 

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